Retour à la page d'accueil Notre e-mail
Lettre de S. Mallarmé Pourquoi ce site ? Réflexions sur la Mémoire Notre e-mail
L'Histoire des Bâtiments Des Photos du Collège c
Page d'introduction Nos Dossiers
a
a b
Quelques bonnes adresses sur le Web a b

Afin de mieux comprendre la mémoire, 
découvrons ce que nous en disent des spécialistes.

Extrait du site http://www.prevention.ch/lamemoire.htm :

La mémoire est l'une des fonctions les plus importantes et l'une des propriétés les plus passionnantes du cerveau. Pascal disait déjà : "La mémoire est nécessaire a toutes les opérations de l'esprit".
Il est bien vrai qu'elle régit l'essentiel de nos activités qu'elles soient scolaires, professionnelles, quotidiennes ou de loisirs.
Elle construit aussi bien l'identité, les connaissances, l'intelligence, la motricité et l'affectivité de chacun de nous.

Qu'est-ce que la mémoire ?

C'est la fonction qui permet de capter, coder, conserver et restituer les stimulations et les informations que nous percevons. Elle met en jeu aussi bien les structures physiques que psychiques.
Il n'existe pas une, mais des mémoires. En effet, en première analyse, on peut distinguer la mémoire sensorielle, la mémoire à court terme et la mémoire à long terme.

Quel est le rôle de ces différentes mémoires ?

ima25107.gif (102 octets) La mémoire sensorielle

Extrêmement brève, elle correspond pratiquement au temps de perception d'un stimulus par nos organes sensoriels. La mémoire sensorielle visuelle (on dit aussi iconique) a une persistance comprise entre 300 et 500 millisecondes. La mémoire sensorielle auditive (ou échoïque) n'est guère plus longue.
A ces stimuli visuels et auditifs, peuvent s'ajouter des perceptions captées par les autres sens mais qui semblent jouer un rôle moins important. Ainsi en est-il de la mémoire sensorielle tactile (mémoire haptique).
C'est la combinaison de ces différentes perceptions qui permet l'identification de l'information.

ima25107.gif (102 octets) La mémoire à court terme

Également baptisée mémoire de travail (MT), nous la sollicitons en permanence; c'est une mémoire immédiate qui nous offre la capacité de retenir, pendant une durée comprise entre une et quelques dizaines de secondes, jusqu'à 7 éléments d'information en moyenne.

ima25107.gif (102 octets) La mémoire à long terme

Contrairement aux précédentes qui effacent les données aussitôt après leur traitement, la mémoire à long terme (MLT) stocke les informations pendant une longue période et même pendant toute la vie. D'une capacité considérable, la MLT est dépositaire de nos souvenirs, de nos apprentissages, en résumé, de notre histoire.

ima25103.gif (48232 octets)
"La Mémoire " (1945) par René Magritte - Huile sur toile 45 X 54 cm.

Comment ce système est-il organisé ?

Evidemment, les informations que nous percevons ne sont pas déversées en vrac dans une sorte de mémoire "réservoir". Elles sont organisées et régies par des systèmes qui fonctionnent en relation permanente. On fait une distinction entre la mémoire épisodique et la mémoire sémantique, d'une part, et entre la mémoire procédurale et la mémoire déclarative, d'autre part.

ima25107.gif (102 octets) La mémoire épisodique permet de se souvenir des événements, des noms, des dates et des lieux qui nous sont propres. Elle est très liée au contexte affectif (par exemple : hier, Julien, en voyant un documentaire à la télévision, a appris que "Quito" était la capitale de l'Equateur).
La mémoire sémantique concerne les concepts, le sens des mots et des symboles (par exemple : Julien sait, sans se souvenir où et quand il a acquis cette connaissance, que "Paris" est la capitale de la France).
Il existe également une mémoire qui concerne la forme des mots, sa "carrosserie", sa prononciation... c'est la mémoire lexicale (ex : "Quito" est composé de deux syllabes, commence par la lettre "Q", se termine par une voyelle etc ... ). La mémoire sémantique et la mémoire lexicale sont regroupées sous le terme "mémoire verbale".

ima25107.gif (102 octets) La mémoire procédurale correspond au savoir-faire. Elle sert à réaliser des opérations complexes souvent motrices (conduire une voiture, faire du vélo ... ) et entre probablement en jeu dans l'apprentissage "par coeur".
La mémoire déclarative est celle du savoir dire. Elle permet d'évoquer de façon consciente des souvenirs sous la forme de mots.

Existe-t-il une région anatomique, siège de la mémoire ?

On sait aujourd'hui qu'il n'existe pas de "centre de la mémoire", mais plusieurs sites du cerveau impliqués dans le traitement et la conservation des informations.
La mémoire répond ainsi au même schéma que les autres fonctions supérieures du cerveau (la motricité, le langage, la perception, l'intelligence...)
Pour simplifier, on peut préciser que :
- la mémoire à court terme fait intervenir le cortex* préfrontal,
- la mémoire sémantique met en jeu le néocortex,
- les corps striés* et le cervelet* sont très impliqués dans la mémoire procédurale,
- la mémoire déclarative intéresse l'hippocampe*,
- l'hippocampe est également sollicité par la mémoire épisodique (en même temps que le thalamus* et le cortex préfrontal).
Les neurobiologistes s'accordent pour conférer à l'hippocampe un rôle essentiel. Situé au coeur du cerveau, il assure la mise en relation des informations stockées en différentes zones cérébrales. Son intervention est nécessaire pour faire passer les souvenirs de la mémoire à court terme vers la mémoire à long terme.
*Voir lexique ci-dessous

Quel est le support de la mémoire ?

Un souvenir est stocké dans un réseau de plusieurs milliers ou millions de neurones* connectés les uns aux autres.
Sur le plan chimique, les neurones communiquent entre eux ou avec des cellules spécialisées (musculaires, hormonales ... ) par le biais de molécules appelées neurotransmetteurs ou neuromédiateurs*, Dans le cas de la mémoire, c'est l'acétylcholine* qui joue un rôle essentiel. Son déficit est à l'origine de troubles mnésiques ; c'est d'ailleurs l'une des causes de la maladie d'Alzheimer.
*Voir lexique ci-dessous

"NEURO-LEXIQUE"
(D'après "La mémoire du cerveau à l'école"
A. Lieury - Editions Flammarion)

Acétylcholine : neurotransmetteur essentiel qui assure notamment la "commande" des muscles. Son déficit est une des causes de la maladie d'Alzheimer.
Corps striés : ensemble de systèmes sous-corticaux qui, avec le cervelet, commandent notre vie motrice.
Cortex : écorce enveloppant le cerveau et composée de myriades de neurones. Le cortex humain est si grand qu'il forme des plis, les circonvolutions, et des "canyons", les scissures, qui permettent de cartographier le cerveau.
Hippocampe : structure du cerveau basal dont la destruction provoque l'incapacité quasi totale de mémoriser des informations nouvelles (mots, visages, images).
Neuromédiateur : substance chimique permettant à l'information de passer d'un neurone à l'autre.
Neurone : cellule spécialisée ayant des prolongements d'entrée (les dendrites) et de sortie (l'axone) qui permettent de communiquer à distance avec d'autres neurones ou cellules.
Thalamus : ensemble de systèmes sous-corticaux qui traitent de façon élémentaire les perceptions (brillance, couleur, etc ... ) avant leur traitement au niveau du cortex pour plus d'élaboration.

La mémoire a-t-elle des limites ?

Si les mémoires sensorielles et à court terme ont des capacités limitées au traitement de l'information, la mémoire à long terme possède de prodigieuses facultés de conservation.
Il nous arrive pourtant d'avoir des défaillances et d'oublier, sans pour autant que nous ayons à nous alarmer. L'oubli n'est pas un phénomène anormal. Alfred Jarry écrivait même : "L'oubli est la condition indispensable de la mémoire".

Pour cultiver et préserver sa mémoire, il est recommandé, d'une part d'avoir une bonne hygiène de vie, d'autre part d'exercer sa mémoire.

ima25107.gif (102 octets) L'hygiène de vie.
- Le sommeil a un effet particulièrement bénéfique sur la rétention des informations acquises la veille. Contrairement à ce que l'on a pu croire encore récemment, on n'apprend pas en dormant, mais on retient mieux grâce à un sommeil suffisant (8 heures au minimum pour un adolescent et un jeune adulte), régulier et de qualité. Le recours aux somnifères hypnotiques ne favorise pas une bonne mémoire, parce qu'ils altèrent l'une des phases importantes du sommeil : la phase paradoxale, au cours de laquelle le processus de mémorisation est très actif.
- D'autres médicaments peuvent avoir une action sur les performances mnésiques.
- Le tabac et plus encore, l'alcool nuisent à la mémoire. Ce dernier, à l'origine d'amnésies lacunaires, exerce une action négative sur les neurotransmetteurs et dans les cas d'alcoolisme chronique peut provoquer des lésions cérébrales irréversibles.

ima25107.gif (102 octets) Faire travailler sa mémoire
L'une des meilleures méthodes pour exercer sa mémoire et préserver ses capacités de mémorisation est la lecture. En effet, elle met en jeu, en permanence, l'attention, la perception visuelle, la reconnaissance, la construction d'images mentales, l'organisation des informations etc... toutes opérations qui façonnent notre mémoire.
D'autres exercices peuvent être recommandés dans la mesure où ils mobilisent l'attention, où nous manifestons de l'intérêt, où nous stockons le matériel à mémoriser selon une organisation, où nous faisons intervenir la répétition...
En cas de défaillances répétées et d'inquiétude sur ses capacités mnésiques, il est utile de consulter un médecin généraliste qui pourra faire la part entre l'anxiété, la fatigue, le stress ou un réel trouble de la mémoire et éventuellement orienter vers une consultation à l'hôpital ou dans des centres médicaux spécialisés dans l'évaluation de la mémoire.